Risque de coqueluche chez les personnes âgées et prévention efficace

Depuis plusieurs années, la hausse du nombre de cas de coqueluche concerne en particulier les personnes âgées, un groupe souvent oublié dans les campagnes de prévention. Contrairement à une idée répandue, le risque de complications sévères ne se limite pas à l’enfance.

Les chiffres des épidémiologistes sont clairs : l’immunité conférée par le vaccin contre la coqueluche ne dure pas éternellement. Devant ce constat, les autorités sanitaires modifient leurs recommandations. Leur priorité : protéger les plus exposés, et surtout rappeler qu’un rappel vaccinal à l’âge senior n’est pas accessoire.

Coqueluche chez les seniors : une maladie sous-estimée mais à surveiller

Bien des gens s’imaginent que la coqueluche s’arrête à l’enfance. Les chiffres de Santé publique France et de l’Institut Pasteur démontent cette croyance : la coqueluche chez les personnes âgées regagne du terrain. L’immunité héritée de la jeunesse décline progressivement, laissant la porte ouverte à cette infection respiratoire très contagieuse.

Forte baisse durant la période Covid-19 : gestes barrières et restrictions ont mis la maladie en veilleuse. Mais avec le retour à une vie sociale normale, la Bordetella pertussis s’invite à nouveau dans les voies respiratoires. Chez les plus de 65 ans, la toux prend ses aises sans éveiller de soupçons, souvent imputée à une bronchite chronique ou à l’avancée en âge. Résultat : diagnostic tardif, danger accru.

Certains facteurs créent un contexte favorable à la survenue de la coqueluche chez les aînés :

  • l’immunité qui s’amenuise au fil du temps ;
  • la présence de maladies chroniques, diabète, atteintes pulmonaires ou cardiaques ;
  • un repérage souvent tardif, car les signaux d’alerte sont confondus avec d’autres ennuis de santé.

Au bout du compte, cette coqueluche peut conduire à une hospitalisation et générer des complications sévères, surtout chez les personnes cumulent déjà plusieurs maladies. Impossible de la négliger dans le suivi médical des seniors, tout autant que la grippe ou certaines infections bactériennes comme le pneumocoque.

Quels sont les symptômes et complications spécifiques chez les personnes âgées ?

Chez les seniors, la coqueluche avance masquée. Le fameux cri rauque des enfants est rarement au rendez-vous : ici, c’est la toux quinteuse qui s’éternise, parfois des semaines, et se dilue dans le quotidien, jusqu’à passer inaperçue ou être prise pour une simple bronchite résistante.

Très vite, l’épuisement prend le dessus. Les personnes ayant déjà un terrain fragile s’essoufflent, la gêne devient persistante. Les complications ne manquent pas : aggravation de problèmes cardiaques ou pulmonaires, pneumonies, voire surinfections bactériennes. Une toux féroce expose aussi à des chutes ou des fissures des côtes chez les plus âgés.

Pour mieux repérer la maladie, voici les principaux signes ou conséquences à prendre en compte :

  • Toux qui dure : souvent confondue avec une BPCO ou une bronchite de longue date
  • Atteintes pulmonaires : risque de surinfection, pneumonie, ou aggravation d’une pathologie respiratoire existante
  • Dégradation de l’état général : poussées d’insuffisance cardiaque ou respiratoire

La convalescence s’annonce souvent difficile : la fatigue s’installe, parfois pour de longues semaines après la résolution de la toux. Détecter la coqueluche chez les personnes âgées implique de ne pas banaliser une toux rebelle ou persistante. Parmi les infections respiratoires, celle-ci se cache particulièrement bien et donne du fil à retordre au diagnostic.

Homme age recevant un vaccin dans un parc en plein air

Prévention et vaccination : les recommandations essentielles pour limiter les risques

Pour que la coqueluche ne regagne pas du terrain chez les seniors, la vaccination garde une longueur d’avance. Le calendrier vaccinal des enfants permet de freiner cette infection respiratoire, mais la protection s’émousse avec l’âge. Progressivement, l’immunité décroît, en particulier chez les adultes plus âgés. Les autorités de santé encouragent un rappel du vaccin dTcaP (diphtérie, tétanos, coqueluche, polio) à 65 ans, puis une injection supplémentaire vingt ans plus tard.

La protection du tout-petit passe aussi par la vaccination de ses proches : cette méthode, surnommée « cocooning », limite le passage de la bactérie Bordetella pertussis entre générations. Ce principe s’applique également chez les professionnels du soin, régulièrement en contact avec des personnes à risque.

Depuis l’abandon généralisé des gestes barrières, la coqueluche circule plus librement. Pour contenir le risque, mieux vaut remettre le masque en cas de toux persistante ou face à des individus vulnérables.

Pour freiner la transmission de la coqueluche, certains repères sont à garder en mémoire :

  • Rappel vaccinal dTcaP à 65 ans
  • Stratégie cocooning autour des nourrissons
  • Port du masque recommandé lors d’épisodes infectieux

Suivre cette feuille de route permet de conserver une couverture vaccinale large et de limiter l’exposition des seniors à la maladie.

Devant une toux qui traîne, la prudence s’impose : derrière ce symptôme banal se glisse parfois la coqueluche, source d’ennuis lourds pour les plus âgés. Autant garder le réflexe prévention et refuser l’indifférence, même lorsque la menace semble effacée.

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