Les chiffres persistent, têtus : dans bien des coins du globe, les folates manquent toujours à l’appel, malgré les recommandations et les campagnes de santé. Supplémentation ou pas, certains pays n’ont pas réussi à éliminer complètement les dangers liés à ce déficit.
Vérifier son taux de vitamine B9 reste une nécessité, surtout pour les personnes les plus exposées : femmes enceintes, seniors ou malades chroniques. Les conséquences d’un manque de folates dépassent largement la simple sensation de fatigue, elles touchent plusieurs systèmes du corps, parfois avec des répercussions lourdes.
Plan de l'article
Comprendre le rôle essentiel de l’acide folique dans l’organisme
L’acide folique, aussi appelée vitamine B9, s’impose comme un acteur clé du métabolisme cellulaire. Son rôle ? Intervenir dans la division cellulaire et participer à la fabrication de l’ADN. C’est également une alliée dans la production des globules rouges, ces cellules essentielles qui transportent l’oxygène dans tout l’organisme. Lorsqu’elle fait défaut, la carence en folates bouleverse la production de ces globules, pouvant conduire à une anémie mégaloblastique, caractérisée par des globules rouges volumineux, inefficaces.
On trouve le folate principalement dans les légumes verts, les légumineuses, les agrumes et certains abats. Pourtant, il n’est pas rare de constater un apport insuffisant, notamment parce que la cuisson longue détruit une grande partie du folate contenu dans les aliments. Cette fragilité impose donc d’être attentif à la manière de préparer et de conserver les repas.
Chez certaines personnes, l’alimentation ne permet plus de couvrir les besoins quotidiens. C’est le cas des femmes enceintes, des personnes âgées ou de celles souffrant de troubles digestifs. Pour elles, la supplémentation ou l’usage de compléments alimentaires devient indispensable afin de maintenir un taux adéquat dans le sang. Garder un niveau satisfaisant d’acide folique aide aussi à réguler l’homocystéine, un acide aminé dont l’excès dans le sang représente un facteur de risque pour le cœur et les vaisseaux.
Il est donc judicieux de surveiller de près l’apport en acide folique, surtout en cas d’alimentation déséquilibrée, de troubles d’absorption intestinale ou de traitements spécifiques comme certains antiépileptiques ou antirhumatismaux.
Quels signes peuvent alerter sur une carence en folates ?
Les signes d’une carence en acide folique ne surgissent pas toujours de façon évidente. Le tableau est parfois trompeur, tant la palette des symptômes est large. Premier indice : une fatigue qui s’installe sans raison. Cette épuisement inhabituel trouve son origine dans l’anémie mégaloblastique ; la maturation des globules rouges ralentit, l’oxygène circule moins bien. À cela s’ajoutent souvent un teint pâle, un souffle court à l’effort et des palpitations.
Pour d’autres, la carence agit aussi sur le système nerveux. Apparaissent alors des fourmillements, des engourdissements, une difficulté à se concentrer, voire des troubles de la mémoire. Une langue lisse et douloureuse (glossite) peut également signaler un manque de folates.
Certains troubles digestifs viennent compléter ce tableau : perte d’appétit, nausées, diarrhées persistantes. Chez la femme enceinte, l’enjeu est majeur : un déficit de folates peut entraîner des malformations du tube neural chez le fœtus, d’où l’importance d’un suivi rigoureux du taux d’acide folique.
Pour poser un diagnostic, le médecin s’appuie sur un bilan sanguin. La numération formule sanguine met en évidence l’anémie, tandis que la mesure des folates érythrocytaires et plasmatiques permet de confirmer le manque. Dès qu’un de ces symptômes apparaît, un contrôle biologique s’impose pour orienter la prise en charge.
Des risques pour la santé à ne pas sous-estimer : conséquences d’un manque de vitamine B9
L’acide folique, ou vitamine B9, joue un rôle décisif dans la stabilité cellulaire. Quand les apports sont trop bas, le corps s’expose à des complications parfois sérieuses. Le déficit en folates rend l’organisme plus vulnérable aux maladies cardiovasculaires : l’homocystéine grimpe dans le sang, abîmant la paroi des vaisseaux et perturbant la coagulation. Certaines personnes sous méthotrexate, anticonvulsivants ou antibiotiques voient ce risque augmenté à cause de l’effet de ces médicaments sur la vitamine B9.
Pour les femmes enceintes, le danger est encore plus marqué : le manque de vitamine B9 décuple la probabilité de malformations du tube neural, comme le spina bifida, chez leur futur enfant. D’où la nécessité d’un apport suffisant dès le projet de grossesse.
Facteurs prédisposants
Plusieurs éléments favorisent le développement d’une carence en folates. En voici les principaux :
- Alimentation pauvre en folates : absence de crudités, légumes trop cuits
- Malabsorption digestive : maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, interventions chirurgicales au niveau digestif
- Traitements médicamenteux : antirhumatismaux, diurétiques, antidépresseurs
Lorsque la carence s’installe, elle entrave la division cellulaire, ralentit la production des globules rouges et affaiblit les défenses immunitaires. Chez l’adulte, on observe aussi un risque plus élevé de troubles de la mémoire et de la concentration. Garder un œil attentif sur les apports, surtout dans les situations à risques, relève d’un choix de prévention qui concerne l’ensemble de la société.
Ignorer le folate, c’est laisser la porte ouverte à une série de déséquilibres silencieux et insidieux. Mieux vaut s’en préoccuper avant que le corps ne le rappelle à sa manière.