Ce qui augmente vraiment le risque de maladies cardiaques et qui est concerné

Certains individus développent une maladie cardiaque sans présenter les facteurs de risque classiques. À l’inverse, d’autres personnes exposées à plusieurs risques n’en souffriront jamais. La génétique, l’environnement et le mode de vie interagissent de façon complexe, rendant la prévision difficile.

Les analyses épidémiologiques ne laissent place à aucun doute : certains groupes paient un tribut bien plus lourd aux maladies cardiovasculaires que d’autres. Repérer leur profil à temps ouvre la voie à une prévention plus affûtée, à un accompagnement médical taillé sur mesure pour repousser les complications les plus graves.

Comprendre les principaux facteurs de risque des maladies cardiaques

Le hasard n’a guère de place face aux maladies cardiovasculaires. Ce sont les facteurs de risque qui, accumulés au fil du temps, font pencher la balance. L’hypertension artérielle (HTA) reste le chef de file, tant son influence sur la santé vasculaire est connue. Elle alourdit sérieusement le risque d’accident vasculaire cérébral, mais pas seulement : ses effets rampants se glissent partout.

Impossible d’ignorer le tabagisme. Fumer, c’est prendre le pari risqué d’un infarctus du myocarde ou d’un AVC. Le tabac fait chuter le HDL-cholestérol, le fameux “bon”, tout en réduisant la souplesse des artères. En parallèle, le cholestérol LDL, l’autre versant, s’entasse dans les parois vasculaires et pave la voie à l’athérosclérose. Un HDL-cholestérol plus élevé, lui, tempère ces effets délétères.

Le diabète de type 2 et l’obésité ne facilitent rien, surtout combinés aux autres risques. Mais la liste ne s’arrête pas à ces “grands classiques”. D’autres facteurs, moins bruyants, n’en sont pas moins nocifs :

Voici quelques aspects souvent négligés qui grignotent discrètement la santé du cœur :

  • Alimentation déséquilibrée : les excès en graisses saturées et sucres rapides sont redoutables
  • Sédentarité : l’inactivité durable fait le lit de tous les déséquilibres
  • Stress chronique : un contexte social ou psychologique tendu laisse des traces
  • Pollution de l’air et bruit environnemental : leur impact s’intensifie dans les zones urbaines

L’effet cumulatif de ces risques alourdit considérablement la menace. Pourtant, il ne s’agit pas d’une fatalité : près de 80 % des infarctus et AVC pourraient être évités avec des gestes adaptés. Si l’on ne choisit ni ses gènes, ni son âge, ni son sexe, il reste une grande marge de manœuvre sur le terrain des habitudes quotidiennes.

Quels sont les profils les plus exposés au risque cardiovasculaire ?

La loterie n’explique pas la répartition du risque cardiovasculaire : certains profils sont nettement plus concernés. Accumuler plusieurs facteurs de risque modifiables, tension élevée, diabète, excès de cholestérol, tabac, surpoids, inactivité,, c’est s’exposer de front à l’infarctus ou à l’AVC. Dans ces situations, il faut agir sans attendre de symptôme, en misant sur la prévention primaire.

L’évaluation du risque passe par des outils comme SCORE/SCORE2, validés à l’échelle européenne. On y intègre l’âge, le sexe, la pression artérielle, le taux de cholestérol et la consommation de tabac. En France, cette estimation est recommandée dès 40 ans pour tous, avec une vigilance accrue si la famille a déjà été touchée.

Certains groupes cumulent d’autres vulnérabilités : antécédents d’infarctus, d’AVC, d’angine de poitrine ou d’artériopathie. Pour eux, la priorité devient la prévention de la récidive, dite prévention secondaire. Les avancées médicales reposent sur des biomarqueurs qui aident à détecter un remodelage ventriculaire gauche ou une insuffisance cardiaque, pour adapter la prise en charge à chaque histoire individuelle.

Les éléments extérieurs, eux aussi, pèsent de plus en plus lourd. Pollution de l’air et bruit environnemental chronique élargissent aujourd’hui la liste des personnes à risque, y compris parmi les plus jeunes et celles sans antécédents. En alliant ces nouveaux critères à l’approche classique, la prévention gagne en précision et en efficacité.

Main tenant un modele de coeur rouge en santé

Des gestes simples pour agir dès aujourd’hui sur sa santé cardiaque

Le destin du cœur ne se décide pas à la naissance. Les choix quotidiens pèsent bien plus lourd que ce que l’on imagine. Arrêter de fumer, par exemple, réduit de 36 % le risque de mortalité après un accident coronarien, un écart qui change tout.

Voici des pistes concrètes pour placer la prévention au centre de la vie quotidienne :

  • Activité physique régulière : viser trente minutes d’exercice modéré au moins cinq fois par semaine. Ce rythme limite l’hypertension, corrige les désordres lipidiques et prévient la prise de poids excessive.
  • Alimentation adaptée : miser sur les fibres, réduire les graisses saturées, varier fruits, légumes et légumineuses. Sur la durée, ces repères font la différence.
  • Contrôle de la glycémie : garder un taux de sucre stable, surtout chez les personnes diabétiques ou à risque, reste une base solide.
  • Maîtrise de la pression artérielle : diminuer le sel, apprendre à gérer le stress et, si nécessaire, suivre le traitement prescrit (IEC, bêtabloquants, antiagrégants, statines… selon les conseils du soignant).
  • Suivi médical régulier : contrôler chaque année tension, LDL-cholestérol et glycémie, en particulier dès 40 ans ou pour les personnes à risque.

Limiter l’exposition à la pollution de l’air et au bruit environnemental s’avère tout aussi précieux : aérer son logement, privilégier des espaces calmes pour marcher ou s’activer, aménager des temps loin de l’agitation. Ces gestes simples, accessibles à tous, forment une base solide pour préserver la santé cardiaque au quotidien.

Le cœur ne laisse aucune place à l’improvisation. Les décisions d’aujourd’hui dessinent la silhouette de demain. Que chaque battement serve de boussole : l’avenir se construit, un choix à la fois.

Ne ratez rien de l'actu