Prendre du poids après 65 ans : conseils et astuces pour bien manger

À 65 ans, il ne s’agit plus seulement de surveiller la balance : c’est la santé qui dicte ses propres règles. Contrairement à ce que l’on lit partout, maintenir, voire gagner, quelques kilos peut se révéler protecteur, surtout quand l’organisme commence à montrer des signes de fragilité. Loin des clichés, l’alimentation des seniors réclame des ajustements précis, loin des régimes restrictifs et des lubies passagères : on parle ici d’énergie, de force et d’autonomie à préserver, parfois à reconquérir.

Pourquoi la prise de poids peut devenir un enjeu après 65 ans

Plus les années avancent, plus le corps se transforme. La masse musculaire fond naturellement, c’est ce qu’on appelle la sarcopénie. Résultat : les risques de chutes se multiplient, l’ostéoporose guette, et chaque effort demande un peu plus d’énergie qu’avant. Le métabolisme ralentit, l’appétit se fait parfois discret, et l’on se retrouve à manger moins sans même s’en rendre compte. Pourtant, c’est précisément à ce moment-là que les besoins en protéines grimpent : le muscle ne se régénère pas tout seul, il réclame du carburant.

Maintenir un poids adapté, ce n’est pas une question d’esthétique. C’est jouer sur la robustesse, l’équilibre, la capacité à se déplacer et à rester autonome. L’alimentation n’est qu’une pièce du puzzle : l’activité physique vient compléter le tableau. Trente minutes de marche quotidienne, quelques exercices de renforcement musculaire plusieurs fois par semaine, et le corps garde ses réflexes. Les études le confirment : cette routine limite la fonte musculaire et protège même le cerveau contre le déclin cognitif.

L’isolement, lui, fait des ravages silencieux. Manger seul, c’est souvent perdre le goût de la table et s’exposer à la dénutrition. Mettre l’accent sur le plaisir de partager un repas, s’hydrater régulièrement, rester socialement actif : voilà des leviers concrets pour préserver le poids et la vitalité après 65 ans.

Quels obstacles rencontrent les seniors pour bien s’alimenter au quotidien ?

Le quotidien des plus de 65 ans n’a rien d’un long fleuve tranquille côté alimentation. La satiété pointe plus vite, les portions diminuent, et l’appétit se fait parfois la malle, surtout quand la solitude ou un événement douloureux s’en mêle. À cela s’ajoutent des troubles de la mastication et de la déglutition : une viande difficile à mâcher, un morceau de pain qui coince, chaque repas peut devenir un défi. Adapter la texture des plats devient alors indispensable pour éviter la dénutrition.

L’hydratation, quant à elle, passe souvent à la trappe. La sensation de soif s’estompe avec l’âge, et la déshydratation s’installe sans bruit, entraînant fatigue, confusion ou chutes. Cette question ne doit pas être prise à la légère.

Voici les principales difficultés qui jalonnent le parcours alimentaire des seniors :

  • Isolement social et perte d’appétit
  • Problèmes bucco-dentaires et adaptation des textures alimentaires
  • Diminution de la sensation de soif, risque de déshydratation

Quand la solitude s’installe, le plaisir de manger s’étiole, les repas perdent en variété et deviennent répétitifs. Ce cercle vicieux, perte d’appétit, perte de poids, perte d’autonomie, montre à quel point un accompagnement humain et une attention renouvelée sont nécessaires au quotidien.

Des repères nutritionnels adaptés pour favoriser une prise de poids saine

Pas besoin de calculs savants pour bien manger après 65 ans. Le Programme national nutrition santé (PNNS) sert de boussole : cinq portions de fruits et légumes par jour pour faire le plein de fibres et de vitamines, trois à quatre produits laitiers quotidiens pour consolider les os et éloigner l’ostéoporose. Les protéines occupent une place de choix : viandes, poissons, œufs, légumineuses… elles aident à préserver la masse musculaire. Une à deux portions par jour, en variant les textures selon les besoins, permettent de couvrir les apports nécessaires.

Les fruits à coque, poissons gras et huiles végétales (olive, colza, noix) apportent des graisses bénéfiques et soutiennent à la fois l’énergie et le cœur. Côté glucides, rien ne vaut le pain, les pâtes, le riz ou les céréales complètes, qui diffusent leur énergie dans la durée et préviennent la fatigue. L’eau, elle, reste indispensable : il faut penser à boire, même sans sensation de soif.

Pour mieux s’y retrouver, voici quelques axes à privilégier :

  • Augmenter l’apport en protéines pour préserver la masse musculaire
  • Maintenir une consommation régulière de produits laitiers afin d’assurer un bon apport en calcium et vitamine D
  • Jouer sur la variété des menus pour stimuler l’appétit et garantir la diversité nutritionnelle

La diversité, l’adaptation des textures et le plaisir partagé autour de la table redonnent à l’alimentation son rôle central. Prendre soin de ces détails, c’est déjà favoriser une reprise de poids progressive et solide, sans sacrifier le plaisir du goût.

Homme âgé choisissant des aliments sains dans une épicerie de quartier

Idées de menus et astuces gourmandes pour retrouver l’appétit

Redonner de l’élan à l’appétit chez la personne âgée n’a rien du coup de chance. Les repas partagés y contribuent grandement : une belle table, quelques échanges, et l’envie de savourer revient. Alterner les goûts, miser sur la couleur et le jeu des textures stimulent les sens. Un exemple ? Le matin, un yaourt grec ou un fromage blanc bien riche, quelques fruits frais découpés, une tranche de pain complet avec purée d’amande. À midi, essayez une assiette de saumon ou de maquereau, accompagnée de pommes de terre vapeur, d’épinards sautés et d’un filet d’huile de colza pour booster les apports en protéines et bonnes graisses.

Quant à la collation de l’après-midi, elle est souvent délaissée, à tort. Quelques noix, un fruit de saison, un carré de chocolat noir suffisent à recharger les batteries. Le soir, une soupe maison aux légumes, une omelette moelleuse, un morceau de fromage : le menu reste simple et nourrissant. Les légumineuses, comme les lentilles ou les pois chiches, apportent aussi leur lot de protéines et de fibres.

Pour enrichir et varier les repas, plusieurs astuces s’offrent à vous :

  • Ajouter des herbes fraîches ou des épices douces pour réveiller les papilles
  • Fractionner les apports sur cinq à six prises alimentaires dans la journée pour contourner la satiété rapide
  • Soigner la présentation des assiettes : un plat qui donne envie stimule d’emblée l’appétit

Adaptez toujours la texture selon les besoins de mastication ou de déglutition. Une purée de légumes, un plat enrichi d’un soupçon de crème ou de lait en poudre, un filet d’huile végétale suffisent à augmenter la valeur énergétique sans alourdir la digestion. L’équilibre n’exclut jamais le plaisir : à chaque étape, l’idée reste de nourrir le corps et l’envie.

Prendre du poids après 65 ans relève d’un cheminement patient et attentif. Repas après repas, geste après geste, c’est l’autonomie qui se reconstruit et la vitalité qui s’invite à table, jour après jour.

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